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Croissance, dette et récession
21/10/2010 20:46
The Economist a récemment publié un dossier passionnant sur la croissance et sur les moyens de la relancer dans les pays développés. Par-delà des conclusions attendues, l’hebdomadaire fait des constats particulièrement intéressants pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui.
Retour sur la crise
L’analyse de The Economist part d’un constat très simple. Dans l’OCDE, en 2009, les ménages et les entreprises ont économisé l’équivalent de 7.2% du PIB (différence entre leurs revenus et leurs dépenses) et encore 7% du PIB en 2010. Non seulement les ménages se sont mis à davantage économiser (6% de leurs revenus en Grande-Bretagne en 2010 contre 2% en 2008, les chiffres sont comparables aux Etats-Unis), mais c’est aussi le cas des entreprises.
Cela résume le mécanisme de la crise. Les ménages se sont endettés pendant des années, ainsi que de nombreuses entreprises, notamment dans la finance, entretenant une bulle de la valeur des actifs. La bulle a fini par éclater mais sa taille gigantesque a provoqué une telle baisse de la valeur des actifs pour les ménages comme les entreprises que ces derniers ont remonté leur taux d’épargne et diminué leur consommation pour se désendetter dans un climat de crise.
Cette baisse de la consommation a logiquement provoqué une récession aussi violente que l’éclatement de la bulle financière. Mais les Etats ont creusé et laissé se creuser d’énormes déficits pour compenser la baisse de la demande privée et sauver le système financier. C’était le seul moyen de compenser la chute de la consommation des ménages. Ainsi, les Etats ont bien retenu les leçons de Keynes en agissant rapidement pour éviter un scénario comparable aux années 30.
Des années 2000 en trompe l’œil
Du coup, cela donne une autre perspective à la décennie précédente, où les bons élèves étaient les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou l’Irlande. On vantait le modèle anglo-saxon qui alliait des impôts faibles et une déréglementation générale de l’économie. Il faut dire que la croissance de ces pays était plus élevée que celle des pays de la vieille Europe (France, Italie et Allemagne) ou du Japon. Mais la crise a révélé que ces modèles étaient totalement illusoires.
En effet, si l’on se réfère aux chiffres de Jean-Luc Gréau dans « La trahison des économistes », on se rend bien compte que la croissance de ces pays s’est faite entièrement à crédit. La hausse de la dette des ménages représente l’équivalent de la progression du PIB de 1998 à 2008. On peut même se demander si ces pays n’auraient pas simplement stagné économiquement si les ménages avaient conservé le même niveau de dette pendant la décennie.
Quel impact pour l’avenir
Tout ceci révèle qu’il n’y a peut-être pas de modèle de croissance possible pour des pays développés qui ont libéralisé leur commerce du fait de la pression que cela implique sur leur demande interne. En effet, la seule croissance possible se fait à crédit, au prix de graves déséquilibres économiques et de bulles de crédit qui finissent toujours par exploser. En outre, les ajustements budgétaires en cours pourraient bien réduire plus encore le potentiel de croissance pourtant anémique de nos économies.
Mais cela ne signifie pas forcément que nous allons affronter un scénario en W avec une nouvelle récession dès 2011. En effet, à part la Grande-Bretagne, dans la plupart des grandes économies (Etats-Unis, Allemagne, Japon, France), l’ajustement budgétaire est plus doux et ne devrait que légèrement réduire la croissance. En outre, l’augmentation du niveau d’épargne a atteint un plafond (aux Etats-Unis, la baisse de l’endettement du secteur privé fait plus que compenser la hausse du public !).
Du coup, il est probable que le secteur privé baisse son épargne. Ayant déjà retrouvé un niveau de profitabilité comparable à celui d’avant crise, les multinationales devraient pouvoir investir davantage. Et si les classes populaires et moyennes restent prudentes, une augmentation de la consommation des classes supérieures pourraient relancer la consommation (le PIB / habitant a progressé de 10% aux Etats-Unis quand le revenu médian baissait de 4% de 2000 à 2008).
Bonne nouvelle : une récession semble peu probable en 2011 du fait que les acteurs privés ne seront pas plus prudents qu’en 2009 et 2010. Mauvaise nouvelle : la libéralisation des échanges a cassé le modèle de croissance des pays développés.
Laurent Pinsolle
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